Edward Veith

Eduard Veith (1856-1925) fait partie du groupe d'artistes viennois qui, à la fin du 19e et au début du 20e siècle, ont contribué à raviver le style historique et néo-baroque, dans un contexte d’effervescence artistique, en particulier grâce à l'émergence de la sécession viennoise.

Élève de Ferdinand Laufberger à l'École des beaux-arts de Vienne, Veith a reçu une formation solide en arts décoratifs. Plus tard, il poursuit son apprentissage à Paris, alors capitale mondiale des arts, où il est exposé aux tendances artistiques internationales, comme l'Art nouveau et le symbolisme.

Veith a enrichi son œuvre par des séjours prolongés en Italie, en Belgique et en Tunisie, des lieux qui influencèrent sa palette et ses thèmes. De retour à Vienne, il peignit des fresques monumentales, notamment pour des édifices publics et privés, ainsi que des décors de théâtre, comme ceux de l’Opéra de Vienne et du Théâtre national de Prague.

Ce nu intimiste témoigne de la sensibilité de Veith pour les détails et les modes de son époque. Le chapeau situe l’œuvre dans le contexte du tournant du siècle, une période où la mode viennoise jouait un rôle central dans l'expression de l'identité sociale. La facture nuancée et subtile, offre une version sensible du thème du nu dans l’atelier.

Au cours de sa carrière, Veith a été honoré par plusieurs distinctions, dont le prestigieux prix Reichel de l'Académie de Vienne, ce qui confirme sa reconnaissance au sein de l'élite artistique de son temps. Son œuvre est représentative d’une époque charnière, où le passé et la modernité coexistent, et où l’art continuait à servir de miroir aux aspirations et aux traditions de la société viennoise.